Loterie RP ◊ Hans et Chandra

Le match de hockey sur gazon ce soir avait été vraiment palpitant. Jusqu'à la dernière minute, les spectateurs avaient retenu leur haleine, de peur de louper le moment crucial qui ferait pencher la balance vers l'une ou l'autre équipe. On avait applaudi, on avait encouragé, et bien que l'issu du match soit une parfaite égalité, on s'était levés, laissant le stade dans un arc-en-ciel de couleur sous les hurlements des fans respectifs, saluant le merveilleux jeux des équipes. Il y avait du monde ce soir là, et l'arène se vida doucement. A l'extérieur, c'était l'euphorie et une belle pagaille. Tout le monde cherchait à sortir, à rejoindre l'aether ou son vélo personnel, ça se bousculait. Parmi la foule, on remarqua un sportif professionnel, Hans Frent. A côté de lui, une simple fillette. La petite était allongée à terre. Connue pour être stratège pour chaparder deux ou trois portes-monnaies, elle préparait forcément un nouveau coup, et déjà sa main commença à remonter jusqu'à l'une des poches d'Hans. Elle semblait tout de même en mauvaise posture car la foule continuait de se déverser dans les rues de Paris et manquait presque de lui passer sur le corps. La scène n'avait pas échappé à l'oeil de Chandra d'Aragon.   

Chandra n'est vraiment pas un sportif, c'est de notoriété publique. Regarder du sport, par contre, c'est autre chose ; il trouve ça presque fascinant, et l'idée de passer du temps dans un stade ne lui déplait pas, lorsqu'il en a l'occasion. Il n'est pas tant là pour savoir quelle équipe va gagner, c'est plutôt le concept du sport qui l'intéresse. Il observe le match attentivement, mais relaxé. Il ne se lève pas avec le reste de la foule, à part lorsqu'elle bloque sa vue ; il se contente de quelques applaudissements lorsque l'action était belle, même s'il n'est parfois pas sûr de comprendre réellement les mécanismes profonds du hockey sur gazon.

Posément, il suit la masse en dehors à la fin du match, faisant attention où il met les pieds - il ne peut pas voir grand chose d'autre, de toutes façons. C'est là qu'il l'aperçoit, allongée entre les passants. Il ne voit pas son visage, mais il connaît cette technique, et la personne juste au-dessus d'elle lui semble familière, d'après ce qu'il aperçoit. Un sportif, Chandra ne sait plus dans quel domaine, mais il se doute que s'il a son portefeuille sur lui, il doit contenir une bonne masse de boréales.  
Il hausse un sourcil. Il ne connaît pas ce gars, peut-être qu'il mérite de se faire voler son fric. Peut-être que c'est le karma. Mais d'un autre côté, peut-être que non. Quoi qu'il arrive, la fillette est à deux doigts de se faire écraser par tous ces gens qui ne regardent pas où ils vont, et Chandra sait qu'un voyage à l'hôpital ne vaut pas forcément un petit peu d'argent chipé à droite à gauche. Surtout que si ça se trouve, ce gars n'a même pas de liquide sur lui.

Chandra se laisse porter par le flot, déviant autant que possible vers le lieu précis du larcin. Il a l'occasion de s'arrêter juste avant le visage de la jeune fille, se penchant sur elle avec un air faussement contrit.
"Oh, excusez-moi ! Vous êtes tombée ? Faîtes attention. " Il saisit sa main, celle qui se dirigeait vers la poche du sportif, et la tire vers le haut ; lorsqu'il se baisse, son visage perd sa précédente expression pour la fixer droit dans les yeux, et il ne la lâche pas jusqu'à ce qu'elle soit debout. Une seconde passe, et elle disparaît sans un regard dans le reste de la populace, abandonnant visiblement son objectif.