La culture

Loi n°15 : Les décisions du gouvernement sont indiscutables
Loi n°82 : Sont considérés comme crimes punissables la dissimulation d'une maladie grave et transmissible ou divers actes de rébellion.
Loi n°207 : Tout regroupement, ou manifestation, visant à porter préjudice au gouvernement ou à un membre de la famille de ce dernier est formellement interdit et pourra entraîner un emprisonnement.
Loi n°228 : Tout citoyen pris en flagrant délit de pollution dans Paris, ou menant à mal l'environnement (en allumant un feu dans le quartier des senteurs par exemple) sera sévèrement puni.
Loi n°234 : Tout couple homosexuel formé de deux hommes ou de deux femmes a le droit, comme un couple hétérosexuel, aux liens du mariage et à un accès au système d'adoption.
Loi n°301 : Chaque mois seront prélevées des taxes sur le salaire de tout habitant de Paris. (sauf pour l'élite, dans le plus grand secret)
Loi n°348 : Toute entreprise peut être ouverte 24h/24 et 7j/7, les jours et heures d'ouverture sont décidées par son propriétaire.
Loi n°432 : Toute forme d'art doit être contrôlée par le gouvernement avant d'être exposée, jouée ou interprétée.
Loi n°437 : Toute personne recevant trop d'avertissement de la part des bureaux de la censure de part ses messages ou son art ou toute personne étant soupçonnée d'acte de rébellion fera l'objet d'un interrogatoire dans la zone d'ombre.
Loi n°703 : Tous les deux mois, un tirage au sort permettra à une personne hors élite de rentrer dans les rangs de l'élite pendant un an. A l'issu de cette année, elle sera soumise au jugement.  
Loi n°706 : Les tickets perdants et jugements ratés ne recevront aucune aide de la part de l'élite ou de la bourgeoisie proche de l'élite, dans la cas contraire, l'aide apportée sera reçue par le gouvernement comme une trahison.


Tout de couleur vêtu tu seras, la mode tu suivras. Pas de place pour les moutons noirs, Paris est grand, mais tout le monde suit comme un seul et même homme, c'est inscrit dans les mœurs. Mais Paris a aussi ses us et coutumes. La France a repris les jours fériés déterminés avant la guerre. Pourtant la fête nationale n'est plus le 14 juillet mais bien le 13 mars, jour de la fin de la terrible guerre qui les opposa aux Etats-Unis. Et tous les ans, à cette date, Paris est en fête, on s'habille et se pouponne pour l'occasion et on vient passer une nuit blanche à envahir tous les quartiers de la ville.

Traditionnellement, Paris est encore laïque et tolère toute forme de religion même si ces dernières ne sont plus réellement pratiquées. Des monuments religieux se trouvent tout de même dans le quartier des vestiges.

Les mariages ont lieu le plus souvent dans des bâtiments annexes de la Mairie. Généralement, tout le monde se regroupe autour du marié, attendant la mariée qui arrive dotée d'une robe de couleur interdite pour les autres convives. Elle est la première à rentrer dans la Mairie, suivie de son fiancé, de sa famille et enfin des amis et autres invités. Il est aussi possible qu'ils se déroulent traditionnellement à l'église.

Pour des funérailles, toutes les personnes présentes portent une robe de couleur et un masque, il n'est pas question ici de se montrer, au contraire, le masque permet que seule la personne défunte soit au centre de l'attention. Une grande cérémonie à la bougie se déroule la nuit et peut se faire n'importe où, dans la rue, dans un parc, dans un appartement. A la fin de la cérémonie, le corps est transporté au cimetière, situé dans le quartier des vestiges, pour ceux qui peuvent financièrement se le permettre. Dans le cas contraire, le corps est emmené dans la zone fantôme où il y sera brûlé.


A Paris, rien n'est gratuit. Le coût de la vie est particulièrement cher, mais tout dépend des magasins que vous fréquentez ou du type d'appartement que vous achetez. Tout se paye en aurores et en boréales sachant que 1 aurore vaut 100 boréales. Ainsi, un appartement de la classe moyenne, tout en bas, peut se payer environ 60 000 aurores (aussi noté 60 000 A.), ou environ 700 A. pour une location. Pour un appartement de luxe pour la classe élite par exemple, le prix peut monter jusqu'à 18 000 000 A. voire plus. Les prix sont donc relativement similaires à l'ancien Paris.


Tout le système scolaire de Paris est réuni dans une seule et même immense organisation, appelée campus boréalien, située dans le quartier administratif. De la maternelle à l'université, tout est réuni là-bas, comptant ainsi près d'un quart de la population de Paris entre ses différents murs. On retrouve pas moins de cinq bâtiments différents. L'un d'entre eux est réservé pour les enfants de 3 à 10 ans, de la maternelle à la primaire. Le second contient le secondaire (collège et lycée). Si les programmes sont communs jusqu'au collège, une fois entrés au lycée les élèves peuvent choisir soit de continuer l'enseignement commun qui leur permettra ensuite de rentrer dans l'université de leur choix ou l'un des trois programmes spécifiques (scientifique, administratif ou art et manufacture) qui ne leur donnera accès qu'à l'université en rapport avec le programme choisi.

Trois autres bâtiments font office de faculté, triant les élèves non pas par année d'étude mais bien par filière. L'un regroupe toutes les disciplines scientifiques, Scientia : biologie, physique, chimie, astronomie, mathématiques, médecine et bien d'autres. C'est probablement le plus grand de tous. Le second se concentre davantage sur tout ce qui est administratif et littéraire, Sapientia, on y apprendra les langues, la gestion, l'économie, le droit et le commerce notamment. Enfin, le dernier bâtiment réunit toutes les études d'art et de manufacture, Artifexicis, passant ainsi par des classes de peinture, de cinéma, de maçonnerie, de paysagiste, de joaillier et de styliste, entre autres.

Le prix de ces cinq écoles n'est cependant pas gratuit. Tout de même abordable pour la plupart des gens, il faut parfois puiser sur ses économies pour y envoyer ses enfants si l'on habite dans le bidonville ou à l'extérieur de Paris. Pour ce qui est des districts, on explique la diminution des nombres de jeunes qui s'y trouve par leur arrivée dans la ville pour suivre des études complètes. Il faut savoir que la maternelle et la primaire ne sont pas obligatoires et que les enfants peuvent rentrer dans le système du campus boréalien à partir de 11 ans, en commençant par l'équivalent d'une sixième accélérée reprenant les bases de l'apprentissage et de l'éducation acquises durant les huit années précédentes dans les petites classes.  

C'est simple : plus c'est fou, imposant et dans l’extrême, plus votre look sera réussi. Il faut attirer l’œil, choquer et montrer l'importance de son compte en banque en revêtant des matériaux d'exceptions et en transformant son corps au gré de la mode.


coiffure ☆ plus c'est recherché mieux c'est, mais passé la mode du volume, c'est le temps des cheveux lisses et plaqués avec un petit caractère sophistiqué.

maquillage ☆ il est important qu'il soit prononcé et coloré, osez le choc. Les sourcils dorés et agrémentés de feuilles d'or ont un franc succès depuis quelques semaines, tout comme les traits forts et colorés sous les paupières inférieures. Ces derniers sont énormément appréciés par ceux n'ayant pas les moyens de se payer une coloration ou un lissage des poches sous les yeux.

vêtements ☆ la clé est le volume et les détails puisque la tenue ressort alors deux fois plus et montre une certaine complexité. Cependant ce qui déterminera la véritable valeur des vêtements est la matière avec laquelle ils ont été réalisés, l'originalité et le coût payent avant tout. La peau ou les plumes d'animaux exotiques sont énormément sollicités par les plus grands stylistes. Colin Cézanne a récemment offert a sa femme une tenue en plumes de perroquet bleu agrémentée de véritables papillons rares avec laquelle elle a défilé pour le créateur lors de la dernière semaine de la mode.

accessoires ☆ ici encore tout est imaginable les limites ayant déjà été dépassées depuis bien longtemps. Oreilles de chat, moustaches, cornes, ailes et nageoires pour les looks les plus excentriques. Sacs design, bijoux ou chaussures originales et colorées.


Rendez-vous dans le cinquième arrondissement pour une remise en beauté ou un relooking ! Aujourd'hui, en plus des soins basiques, les salons de beauté peuvent presque tout faire, ou alors c'est pour bientôt ! Chirurgie esthétique, changement de couleur de peau, amplification des cils, greffes animales, tout est possible ! Le quartier de la mode est d'ailleurs plus que saturé puisque les demandes augmentent, tout comme les magasins. L'arrondissement ayant déjà été élargi au détriment du quartier du Marais dans le passé va peut-être à nouveau grappiller quelques parcelles à leurs pauvres "concurrents" bon marché.

Désireux de repartir sur de nouvelles bases, voulant fonder sa propre culture en récupérant le moins possible du passé, le gouvernement d'il y a quarante ans avait décidé de faire sortir des mémoires plusieurs œuvres, parmi les plus révolutionnaires. A commencer par le célèbre tableau de l'époque La liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix. Décidant finalement qu'il était trop compliqué de passer en revue les milliers d’œuvres existants, le gouvernement mit en place quatre catégories d'art : Les romans et nouvelles, les chansons et poèmes, les films et pièces de théâtre, la peinture et la sculpture. Vingt-cinq œuvres furent gardées dans chaque catégorie, formant ainsi La liste des 100 œuvres. Voulant imprégner cette nouvelle culture dans les esprits, désireux de marquer une bonne fois pour toute ce changement, les trois familles fondatrices changèrent leur nom pour adopter celui de l'un des artistes de la liste, un mouvement qui fut rapidement suivi par d'autres personnes de l'élite. En entrant dans Paris, on demande maintenant aux nouveaux arrivants s'ils souhaitent changer leur nom.

Aujourd'hui, plus personne ne connait donc l'existence d'autres œuvres que les cent de la liste, personne sauf le gouvernement, qui détient dans des bâtiments sous haute sécurité la quasi-totalité des œuvres ayant pu être récupérées après la guerre. Quelques rares ont été conservées par certaines familles dans le plus grand secret. Si le gouvernement venait à être au courant, ces personnes risqueraient une expulsion directe de Paris pour la zone fantôme. Il s'agit là d'un sujet sensible, puisque ce contrôle des œuvres, c'est la preuve du contrôle total du gouvernement, la détention d’œuvres illégales serait donc un affront et une preuve des failles de ce gouvernement.


Selon la loi 432, toute forme d'art doit d'abord passer par les bureaux de la censure pour une vérification avant d'être diffusé. De nombreux musées s'ouvrent à la fois dans le neuvième et dans le septième arrondissement. On considère certains artistes comme élitistes, ils ne peignent que pour les galeries de l'élite, et les autres artistes sont exposés dans les musées plus accessibles. L'art d'aujourd'hui est extrêmement fantaisiste, abstrait. Tellement qu'on peine parfois à reconnaître ce qui est réellement évoqué, parfois même, les plus grands spécialistes n'ont aucune explication à donner pour certaines œuvres, et ce, aussi bien dans la peinture, la sculpture, la musique que dans le cinéma ou dans les romans : les intrigues sont farfelues, tirées par les cheveux, il est bien dur de comprendre réellement le but des artistes. Mais parfois, on se demande s'ils ne cherchent pas simplement à tout faire pour contourner la censure très sévère du gouvernement en faisant passer des messages qu'eux seuls peuvent comprendre. Une oeuvre révolutionnaire pourrait leur coûter leur vie paisible par un emprisonnement ou un envoi dans la zone fantôme sans plus de procès.

Quel que soit le domaine, la technologie s'est excessivement développée ces dernières années : plus écologique, plus impressionnante, plus imposante. Le nouveau régime français a permis de faire rentrer une grande quantité d'argent dans la trésorerie du pays et les citoyens ayant été taxés lourdement pour reconstruire la capitale de l'amour ont permis aux chercheurs d'aboutir à de grandes avancées.


Trop onéreux pour les districts, ceux-ci ne concernent que la capitale (mis à part pour les grandes annonces qui se matérialisent sur les grands écrans disposés dans chaque district au dessus de l'office principal). Les écrans sont désormais virtuels translucides et déplaçables à volonté sur divers supports adaptés : un plan de travail, une fenêtre, une porte de douche, ou une quelconque autre surface vitrée. Ainsi la technologie suit les parisiens partout où ils vont, allant des publicités sous formes d'hologrammes (plus vraies que nature à l'exception que l'on peut passer à travers) dans la rue, des fenêtres pouvant montrer un paysage choisi chez eux, aux écrans servant à faciliter l'organisation dans leur lieu de travail.

Par ailleurs, il est impossible de louper une annonce du gouvernement puisque celles-ci viennent automatiquement se matérialiser sur tous les supports pouvant faire office d'écran, qu'ils soient allumés ou éteints, interrompant ce que vous faisiez juste avant, ou vous réveillant si un événement important se passe la nuit. Ainsi le visage ridé et fatigué de Colin Cézanne viendra vous tenir au courant des nouvelles.

A savoir également que pour maintenir la sécurité, la festivité et le système de hiérarchie, une censure (dont les locaux sont dans la zone d'ombre) a été mise en place. Ainsi il est possible de communiquer dans le monde, malgré la fermeture des frontières terrestres du pays, mais certaines vidéos, images ou phrases interdites ne pourront pas être lues. Ces dernières seront remplacées par le message suivant : ces paramètres ne sont pas accessibles dans votre pays.

Pour communiquer les parisiens ont un logiciel permettant de s'envoyer des messages vidéo les représentant sous forme d'hologrammes de taille réduite. Cependant les districts ne bénéficiant pas de la technologie, les courriers doivent être remis manuellement (via les trains de marchandises si inter-districts ou de la capitale aux districts) et écrits à l'ancienne, sur papier. De manière à protéger le pays d'un nouvel éclat, toute communication passe par les bureaux administratifs de la censure où ils seront lus et écoutés, hologrammes comme papiers. Le gouvernement se donne le droit de les supprimer s'ils sont jugés non conformes.


Les médicaments et traitements ont subi une forte évolution. En effet, il est à présent possible de guérir presque tout en un temps record avec des petites gélules, faut-il pouvoir y mettre le prix et vérifier que notre système immunitaire est compatible avec le traitement, sous peine d'être victime de forts effets secondaires. Ces derniers sont en voie d'être diminués, la recherche se poursuit. Les chirurgiens sont à présent toujours accompagnés d'un robot performant et obligatoire lors des opérations, les pourcentages de réussite ont nettement augmenté. Cependant, l'invention médicale qui fait le plus parler d'elle n'est autre que le spray cicatrisant, un véritable miracle inventé par un chercheur appartenant à une branche cousine de la famille Verlaine. Ce spray réduit fortement la taille et la profondeur des plaies en une poignée de minutes grâce à un agent actif qui permet la restauration rapide des cellules. Aucun effet secondaire n'a pour l'instant été repéré, mais les patients restent sous observation. Très onéreux, ce spray n'est malheureusement pas accessible à tous. D'ici quelques années, ce produit pourra être utilisé pour les urgences à l’hôpital de la capitale mais aussi peut-être pour des chirurgies esthétiques plus maîtrisées, telles que les greffes animales qui restent délicates. Afin d'éviter l'entrée de toute maladie dans l'enceinte de la Capitale, un contrôle médical est effectué sur les nouveaux arrivants au niveau de la zone d'ombre dans la gare, avant qu'ils pénètrent dans Paris. Des soins leur sont apportés gratuitement si nécessaire, en cas de trop grande infection, l'accès à la ville leur est interdit.


les moyens de transport dans la capitale sont désormais tous écologiques, tous les véhicules polluants ayant été bannis ou envoyés dans les districts pour ce qui est des tracteurs, bateaux ou véhicules utilitaires peu coûteux servant à optimiser le travail des provinciaux. A Paris sont admis sur les routes : les vélos et les véhicules écologiques électriques, avec ou sans conducteur selon le niveau de revenu.

Les vélos étant des modèles électriques aboutis, ils sont généralement la propriété des parisiens de classe moyenne. Les voitures écologiques, quant à elles, appartiennent aux classes moyennes ou à l'élite. Pour les plus modestes il faut utiliser ses jambes ou alors des navettes volantes faisant office de transports en commun surplombant la ville. Ce réseau de navettes est nommé l'aether, qui signifie ciel en latin. Pour y accéder les utilisateurs doivent utiliser des ascenseurs souvent bondés ou bien d'interminables escaliers pour les plus pressés. Les Ronsards sont particulièrement heureux de cette invention puisqu'elle leur permet de moins côtoyer les classes inférieures. Des véhicules volants à l'image de jets privés, mais non polluants, sont accessibles pour les plus fortunés qui possèdent une piste d’atterrissage sur leur alvéole.

Plusieurs trains se relayent pour relier les districts entre eux et à la capitale, que ce soit pour les personnes ou les marchandises. Ils sont simples, peu confortables, mis à part les dix sièges passagers de la première classe et assez polluants, les chercheurs se penchent actuellement sur le sujet.