Contexte ◊ historiarum

Paris et tes mystères, Paris et ta folie. Tu as survécu à la guerre, tu es ressortie de là avec une victoire, Paris. Et tu ne veux plus, tu ne veux plus vivre cet enfer une nouvelle fois, tu préfères t’enfermer dans ce monde nouveau que tu as forgé, dans cette nouvelle culture, Paris. Un mélange de couleur, de douceur, d’une vie trépidante et à la fois tranquille. Paris, cette nouvelle vie, tu l’as voulue. Tu l’as imploré sous le joug des milices. Tu voulais une vie sans crainte, une vie rien que de débauche, parce que la guerre t’avait achevée et que tu voulais vivre et profiter de la vie, Paris. Aurora Borealis, c’est ton nouveau nom, c’est comme ça qu’on t’appelle Paris. On t’a prénommée du nom de ces trainées de couleur qu’on peut voir dans les ciels froids, parce que tu y ressembles Paris. Vu de haut, tu ressembles à ces magnifiques teintes. Ils ont utilisé un latin bien perdu qui redevient courant, à la mode. Mais ta mode est bien changeante, elle change presque tous les jours, toutes les semaines. Tu n’arrives pas à la fixer Paris. Les froufrous, les grandes robes, les couleurs… Tout change et ça te dépasse. Mais tu aimes ça, et cela fait maintenant plus de quarante ans que tu vis comme ça, Paris. Tu vis pour toi, pas pour les autres. Les autres, ceux de la campagne, s’ils n’ont pas l’audace de te rejoindre, tu les mets à ton service, parce que tu ne travailles pas Paris. Comment le pourrais-tu ? Tu es trop occupée à passer des casinos aux grandes soirées mondaines, Paris. Dans ton enceinte, tout le monde se connaît, tout le monde se regarde et tout le monde se juge. Pour peu qu’il ait mis un vert kaki au lieu d’un pomme, tu le regardes comme un traitre, Paris, tu le regardes comme les soldats regardaient l’ennemi avant de le tuer. Mais tu ne t’en rends pas compte car c’est toi qui décides, c’est toi qui gouvernes. Tu feras régner l’ordre Paris, tu feras stopper la violence et tu plongeras le monde dans cette vie de fête que tu veux développer plus que tout. Car toi, tu n’es plus que ça, Paris, une ville d’excès, de divertissement, de fantaisie. Paris, tu fais briller tes couleurs à travers le monde, à travers la France surtout. Tu sers d’exemple à quiconque ne veut pas t’écouter. La vie c’est ça, et tu comptes bien leur montrer.